Vivant Denon, ou l'Âme du Louvre, Jean Marchioni. éd Actes Sud

En voilà un qui dans son genre me fait penser à Talleyrand : "Monsieur je passe entre les gouttes"...  Quelle destinée !!!

Monté à Paris de sa Bourgogne pour étudier le droit, il opte finalement pour le dessin puis la gravure ou il excellera. Se fait remarquer par Louis VX, envoyé partout en Europe se trouve bien à propos en Italie lorsque la révolution éclate. Pourra néanmoins rentrer à Paris et se faufilera sans autre dommage que financier (et encore...) entre les différents Régimes de l'Histoire. Toujours de bonne humeur, toujours drôle, toujours un sourire bienveillant aux lèvres notre homme partira en Egypte avec Napoléon, ses pointes de gravure sous le bras. Intrépide jusqu'à l'inconscience il s'attirera le respect du futur empereur qui le chargera du Louvre.

Vaste travail d'architecture, de réorganisation et, si j'ose dire... de réassort... Qu'à cela ne tienne Napoléon conquiert suffisament de pays pour qu'il n'y ait qu'à piocher. Oh ! avec tact et fermeté ! comme toujours.

Un exemple de l'humour très "second degré" de notre héros ?
Une émeute anti Français se prépare en Egypte : Par un autre principe, moi, ayant toujours pensé que, dans les cas  périlleux, dès que la prévoyance est inutile elle n'est plus qu'une vaine inquiétude, et me fiant sur la terreur des autres pour être éveillé en cas d'alerte, j'allais me coucher.

Ou bien attaqué, en Egypte toujours, avec un bataillon de l'armée Napoléonienne : La mort planait autour de moi; je la voyais à tout moment; dans l'espace de dix minutes que nous fûmes arrêtés, trois personnes furent tuées pendant que je leur parlais : je n'osais plus adresser la parole à personne.

Il faut tenir le cap des 50/70 premières pages qui sont remplies d'extraits de correspondance un peu rébarbatifs en ce qu'ils "coupent" le ryhtme de la lecture. Une fois ce stade passé il ne reste qu'à profiter de sa lecture.

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