Sully, Henri Carré. Petite bibliothèque Payot

Ce livre est la biographie passionnante d’un homme d’État exceptionnel, qui a malheureusement rejoint bien de ses semblables sur les étagère poussiéreuses de l’oubli programmé.

Dès son plus jeune âge, compagnon inséparable d’Henri de Navarre, il participe à ses côtés à tous ses défis guerriers insensés, lui sauve plusieurs fois la mise et en récolte la récompense sous forme de cicatrices, coutures multiples et longs séjours de convalescence.

Précieusement emmené dans le carrosse du nouvel Henri IV en guerre avec toute la terre, il se révèle tacticien militaire hors pair et organisateur admiré d’une artillerie qui impose son dernier mot aux batailles.

Aux temps plus paisibles, son roi adoré, se fiant à son honnêteté ombrageuse, lui confie le rétablissement des finances du royaume, alors en forme de trou. Il y arrivera en vingt ans au prix de l’inimitié mortelle de tous ceux qui filtraient les flux monétaires ou qui s’estimaient trop grands pour être éconduits glacialement par un petit serviteur du roi. En fin de mandat il laissera un tas d’or au budget.

Par la suite, responsable en mème temps de pratiquement tous les ministères régaliens, on se demande encore où il trouvait le temps de réussir partout.

Parfaitement droit dans le domaine conjugal il souffrit beaucoup des ambassades qu’il fut amené à conduire auprès d’un certain nombre de femmes, dont les mairesses, que le roi craignait d ‘affronter.

Enfin, signe de profonde tendresse, Sa Majesté, toute penaude, acceptait assez souvent les remontrances de son ministre pourtant proférées en langage rocailleux, à l’image de son caractère.

Un passionnant « c’était lui, c’était moi »

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