Le fracas du temps, Julian Barnes. éd Mercure de France
A l'inverse de Stravinsky ou de Prokofiev, Chostakovitch n'a jamais envisagé de quitter la Russie Stalinienne. Nous suivons dans ce roman trois périodes clés de sa vie : la condamnation de son opéra Lady Macbeth par la Pravda, son voyage aux Etats-Unis et son "adhésion" forcée au parti communiste. L'auteur nous fait entrer dans l'esprit et les réflexions de cet homme torturé, anxieux, inquiet, et à travers ses pensées nous assistons au processus de création, au procès de la Russie communiste et de ses rouages. Chostakovitch se considère comme un lâche mais au vu de ce qu'il raconte sur le système communiste vécu de l'intérieur, on peut se poser la question... Est-ce que chacun ne fait pas "que" ce qu'il peut ?
Et tout ça raconté par un auteur dont je trouve l'écriture superbe (J. Barnes a d'ailleurs reçu le Man Booker Prize pour Une fille qui danse... Je ne suis donc pas la seule à penser ça n'est-il pas ?).
A